24/10/2015
Canada

Projet de déversement d'eaux d'égout brutes par la Ville de Montréal

Le gouvernement donne pour mandat à un groupe scientifique indépendant

Leona Aglukkaq, ministre de l’Environnement, ministre de l’Agence
canadienne de développement économique du Nord et ministre du Conseil de
l’Arctique a annoncé la mise sur pied d’un groupe formé de trois
experts scientifiques indépendants en vue de procéder à un examen du
plan de la Ville de Montréal qui consiste à déverser huit milliards de
litres d’eaux d’égout brutes dans le fleuve Saint-Laurent.

À la suite de son examen des renseignements communiqués par la Ville,
Environnement Canada a déterminé que les répercussions sur
l’environnement du rejet projeté risquent d’être importantes. De plus,
la Ville de Montréal n’a pas fait d’études sur les répercussions
possibles de ce déversement prévu d’environ huit milliards de litres
d’eaux usées non traitées en particulier. Les données étant limitées, le
ministère ne peut pas confirmer si les eaux usées non traitées qui
doivent être rejetées auront un degré de toxicité aigu.

Tenant compte de ces enjeux, des vives préoccupations du public et de la
nécessité d’avoir en main une analyse scientifique rigoureuse et
exhaustive pour ce projet, la ministre Aglukkaq a donné pour mandat à un
groupe de trois experts scientifiques indépendants d’examiner le
projet. Ce groupe sera formé de trois experts de renom dans leur domaine
: Robert Hausler (Ph. D.), professeur au département de génie de la
construction de l’École de technologie supérieure (ETS), Viviane Yargeau
(Ph. D.), professeure agrégée et ingénieure au département de génie
chimique de l’Université McGill, Daniel G. Cyr (Ph. D.), professeur à
l’INRS–Institut Armand-Frappier (Université du Québec). Ce groupe
examinera des questions notamment en vue de déterminer s’il existe
d’autres mesures techniquement faisables que la Ville de Montréal
pourrait prendre pour atténuer les effets du rejet prévu ; il analysera
les risques environnementaux des rejets prévus et non prévus et
déterminera si d’autres paramètres doivent être pris en compte dans la
surveillance de la qualité de l’eau prévue par la Ville. Dans le cadre
de leurs travaux, les membres du groupe examineront les renseignements
disponibles auprès de la Ville, de la province et d’autres experts
scientifiques et techniques du domaine.

La restriction au projet de la Ville de Montréal décidée le 16 octobre
sera en vigueur jusqu’au 2 novembre 2015, dans l’attente des résultats
de l’examen du groupe scientifique indépendant. Une fois que les
constatations de l’examen indépendant auront été soumises à
Environnement Canada, le gouvernement du Canada rendra publique toute
autre mesure qu’il entend prendre.

Le fleuve Saint-Laurent est l’une des voies navigables les plus
importantes du Canada : il constitue l’habitat de plusieurs espèces de
baleines et de poissons et il fournit de l’eau potable à des millions de
Canadiens. En vertu du paragraphe 36(3) de la Loi sur les pêches, il
est interdit de rejeter une substance nocive […] dans des eaux où vivent
des poissons.

Environnement Canada – 18-10-2015